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Blog : actualités du vin, de l'art et du musée, et œuvres à (re)découvrir

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LA LEÇON DE MUSIQUE INTERROMPUE

Vermeer, c. 1660-1661 - The Frick Collection, New York

 

Le Rijksmuseum d'Amsterdam a réussit un tour de force : réunir 28 œuvres de Vermeer, prêtées par des galeries et des collections privées du monde entier, soit les trois quarts des 37 reconnues (35 selon certains experts). A l'ouverture , le 10 février, 200 000 billets étaient déjà vendus ! Les toiles de Vermeer sont sont célèbres pour leur luminosité et les scènes domestiques de la vie néerlandaise du XVIIe siècle, d’une “beauté intense” et où le temps semble s’arrêter, a déclaré le directeur du Rijksmuseum, Taco Dibbits. I


Les femmes buvant du vin constituent un motif essentiel de l'oeuvre de Vermeer. Dans un style élégant et raffiné, il peint la vie intime de femmes silencieuses et intemporelles à qui il donne une impression de naturel qui émeut. Il va consacrer sept de ses œuvres aux effets, sinon méfaits, du vin. Quatre d'entre elles sont présentées à l'exposition que nous propose le Rijksmuseum.


Le vin y est très clairement désigné comme l’instrument de la séduction à qui il donne toute sa saveur. Dans La Leçon de musique interrompue, ce lien est plus discret que dans les trois autres. "Si dans Le Verre de vin (Gentilhomme et dame buvant du vin) - présenté ci-après -, le philtre d'amour est lié à la musique (un divertissement musical a apparemment précédé cette scène comme une sorte de "mise à l'unisson" comme en témoignent le luth sur la chaise et les partitions sur la table), il en est de même [ici]. Mais le vin n'est pas mis en avant (le titre des œuvres est significatif à cet égard) : la jeune femme qui vient de poser son luth et sa partition sur la table, se consacrant ette fois-ci à la lecture d'une lettre (vraisemblablement une lettre d'amour) que l'homme vient de lui remettre. Un verre de vin discrètement montré sur la table derrière la partition, est ici lié aussi bien à la joie qu'à la séduction. Non entamé, il nous indique que la relation amoureuse entre l'homme et la femme n'en est qu'à ses prémisses. Le jeune femme a d'ailleurs le regard tourné vers l'extérieur, ne sachant pas si elle doit lire ce message secret. Sur le mur du fond, est accroché un tableau de Cesar Van Everdingen : il suggère qu'il s'agit à nouveau d'un thème érotique, un cupidon y tendant un billet d'amour. Le motif, dérivé d'un livre à succès publié en 1608 et traitant des emblèmes amoureux, symbolise la fidélité à un seul amant : 'Perfectus amor est nisi ad unum' ('Il n'y a d'amour parfait que pour un seul'). La jeune femme est donc sur le point d'enfreindre la fidélité conjugale que la société attend d'elle. La cage à oiseaux sur le mur montre comment elle doit se conduire : elle est le symbole de la captivité en amour" (Source : Norbert Schneider, Vermeer, Taschen). Amour et musique sont souvent associés dans la peinture hollandaise, le luth y est une métaphore spécifique de l'amour impudique.


LE VERRE DE VIN (GENTILHOMME ET DAME BUVANT DU VIN)

Vermeer, c. 1658-1660 - Gemäldegalerie, Berlin

 

L'homme espère bien que la prise de cet aphrodisiaque, agissant comme un prélude à d'autres plasirs, enlèvera toute résistance à cette femme. Toute occupée à boire le vin offert, elle ne porte pas son regard sur le quatre-feuilles de la fenêtre à demi ouverte. Il est comme un avertissement. Il illustre la Temperantia, la tempérance, l'une des vertus cardinales, avec ses attributs, l'équerre pour agir justement, et la bride pour maîtriser les passions.



SOLDAT ET JEUNE FILLE SOURIANT

Vermeer, c. 1658 - The Frick Collection, New York

 

Le vin est là également l'instrument de la séduction. L'homme domine, c'est lui qui essaie de rendre docile la jeune femme ; alors que celle-ci, éclairée par le soleil, incarne plutôt le principe de la pureté. Elle est en quelque sorte la victime des machinations tébreuses de ce soldat (Source : Norbert Schneider, Vermeer, Taschen).



CHEZ L'ENTREMETTEUSE

Vermeer, 1656 - Staatliche Kunstsammlungen, Dresde

 

Chez l'entremetteuse , le véritable sujet est le commerce de l'amour. La jeune femme, dont les joues sont rougies par le vin, ouvre la main pour prendre la pièce que lui tend le cavalier au chapeau à plume, comme un acompte pour des services clairement attendus (n'hésitant pas a lui saisir la poitrine, ce qu'elle semble apprécier). Le vin aidant, il s'agit de la préparation d'une relation "amoureuse" extra-conjugale, l'entremetteuse vêtue de noir suivant avec attention la réussite de l'affaire" (Source : Robert Schneider, Vermeer, Taschen). Dans la peinture, les vieilles femmes sont souvent représentées en entremetteuses. En ce sens, le récit constitue également un avertissement à l'encontre des jeunes filles : mieux vaut ne pas leur adresser la parole. Les personnes âgées sont également là pour représenter l'idée que la vie passe rapidement et qu'il faut jouir du temps présent. Dans la peinture hollandaise, les plumes piquées dans les couvre-chefs évoquent les mœurs légères (tout comme les décolletés voyants et les bas rouges).




De gauche à droite, les trois autres oeuvres de Vermeer mettant en scène le vin, non présentées à l'exposition et visibles dans les galeries du Musée Virtuel du Vin : 1. La Jeune fille au verre de vin (La Dame et les messieurs), c. 1659-1660 ; 2. La Leçon de musique, 1662-1665 - Royal Collection, Londres ; 3. La Jeune femme endormie, c. 1657 - Metropolitan Museum of Art, New York


Pour en savoir plus : Galerie Amour et séduction (1 et 2) et Galerie Vin de l'ivresse (3)


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Le Musée Virtuel du Vin est également présent sur Twitter. Sa version anglaise The Virtual Wine Museum est également présente sur Twitter.




BONNES ET MAUVAISES MANIÈRES

Facta et dicta memorabilia, Valerius Maximus, Bruges 1475 - Getty Museum, Los Angeles

Enluminure sur parchemin, 17,5 × 19,4 cm

 

Le musée publie chaque jour sur Twitter ses coups de cœur, dans le désordre et selon l'inspiration du moment. Certains sont très largement partagés par les lecteurs de Twitter, d'autres le sont moins. Nous publierons sur le blog ceux qui sont les plus populaires. Ces Bonnes et mauvaises manières ouvrent le bal !


Les traités de bonnes manières se diffusent à partir du XIIIe siècle. On y apprend à boire le coude collé au corps et à petites goulées (pour les femmes). Une nette distinction est faite entre la foule aux mauvaises manières qui renverse le vin sur la table et fait du bruit dans les auberges, et la société bien élevée qui connaît les règles sur la conduite qu'il convient de tenir. Cette miniature les met toutes les deux au coude-à-coude, des plébéiens de basse extraction faisant le cirque aux côtés de l'élite d'une société qui sait se tenir droite à table ! ..


Les tavernes disposaient d’une grande salle commune garnie de tables et bancs et parfois aménageaient une chambre pour loger le voyageur épuisé (ou bien y dissimuler des plaisirs illégitimes).


Pour en savoir plus : Galerie En enluminure : De boire en savoir-boire >>

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De gauche à droite et de haut en bas, oeuvres de : James Ensor, Vincent Van Gogh, Henri de Toulouse-Lautrec, Ernst Ludwig Kirchner, Amedeo Modigliani, Edward Munch, Georg Baselitz, Francis Bacon

 

AUTO-PORTRAIT AU VERRE - Van Gogh, 1887

Certains artistes, plus particulièrement à la fin du XIXème siècle et au XXème, étaient alcooliques. Qu'il se mettent eux-mêmes en scène (Kirchner, Munch, ou ici Van Gogh buvant du vin rouge), qu'ils fassent le portrait d'un ami en proie à la même addiction (Modigliani et son ami peintre Soutine ; Bacon et son amant tragique Francis Dyer), ou qu'ils nous dépeignent d'autres personnages, leur témoignage est saisissant.


La galerie Vin de l'ivresse présente 52 oeuvres, du XVème au XXème siècle. Dans les premiers temps, les œuvres sont directement porteuses du message de la morale ambiante, celle de l’Église. Au XVIIème, une véritable mode de l’ivresse avait cours dans l’aristocratie parisienne. La condamnation morale de l’ivresse était encore forte. Mais elle était aussi considérée comme une faute rédhibitoire de savoir-vivre, même si le champagne bénéficiait d’une image qui en limitait l’infamie. Il y avait certes l’ivresse, mais il y avait aussi le plaisir des sens, la joie collective et même une bénédiction médicale.


L’ivresse n’est pas l’apanage de l'aristocratie et de ses fêtes galantes. Le vin, c’est aussi de l’alcool, en particulier au XIX° siècle. L'alcoolisme fait des ravages. A la fin la fin du siècle, l’abondance de vin à bon marché aidant, l'alcoolisme s'empare des classes sociales les plus défavorisées.


Pour en savoir plus : Galerie Vin de l'ivresse >>

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