"Ce qu'il y a de plus sage, c'est de chercher la joie de nos cœurs dans une coupe de vin ;
c'est de ne pas trop nous préoccuper du présent ni du passé ;
c'est enfin, ne fût-ce que pour un instant, de délivrer des entraves de la raison
cette âme qu'on nous prête et qui gémit dans sa prison."
Omar Khayyâm, Les Rubaïyat (quatrain 265)
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UN JEUNE HOMME OFFRE UNE COUPE DE VIN A UNE JEUNE FILLE
Miniature persane
XVIe siècle
Museum of Fine Arts, Boston, CT, Etats-Unis
Les Rubaïyat ou quatrains d'Omar Khayyâm (fin du XIe siècle) accompagnent en contrepoint les miniatures persanes classiques présentées. Le vin, très fréquemment cité, apparaît comme un remède à la mélancolie qu'engendrent le temps qui passe et la brièveté de la vie."Bois et sois heureux" est le refrain de ces poèmes épicuriens. Pour Khayyâm, le vin est "la porte de la joie", celle de la dégustation du vin, de la naissance du printemps, des rêves amoureux, des scènes galantes : "Elle passe bien vite cette caravane de notre vie. Ne perds rien des doux moments de notre vie. Ne pense pas au lendemain de cette nuit. Prends du vin, il faut saisir les doux moments de notre vie." Ou encore : "Au printemps, je vais quelques fois m'asseoir à la lisière d'un champ fleuri. Lorsqu'une belle jeune fille m'apporte une coupe de vin, je ne pense guère à mon salut. Si j'avais cette préoccupation, je vaudrais moins qu'un chien."
Omar Khayyâm est un libre penseur à qui Amin Maalouf, dans son livre Samarcande, prête cet échange avec un étudiant fanatique qui lui tend une pincée de raisin avec ces mots :
- Tu aurais sans doute préféré que je t’offre le raisin sous forme de vin
- Quand on veut boire du vin, on choisit avec soin son échanson et son compagnon de plaisir
- Pour ma part, je n’en boirai pas la moindre goutte, je tiens à avoir une place au paradis. Tu ne sembles pas désireux de m’y rejoindre
- L’éternité entière en compagnie d’ulémas sentencieux [docteurs de la loi musulmane, juristes et théologiens] ? Non, merci, Dieu nous a promis autre chose.
Astronome, poète du vin et épicurien, Omar Khayyâm affirme : "Mon seul rêve, ma seule ambition est d’avoir un jour un observatoire, avec un jardin de roses et de contempler éperdument le ciel, une coupe à la main, une belle femme à mes côtés."
EXPOSITION "MINIATURES PERSANES, LA PORTE DE LA JOIE"
Ces Dames au réfectoire
Gueule de bois
A La Mie
Dîner chez M. et Mme Natanson
Buveur