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Edvard_Munch,_1893,_The_Scream,_oil,_tempera_and_pastel_on_cardboard,_91_x_73_cm,_National

LE CRI

Edvard Munch (1863–1944)  

1893

Peinture à l'huile, tempera et pastel, 91 x 73,5 cm

Galerie nationale, Oslo, Norvège

 

 

 

"Le Cri" d’Edvard Munch, ici dans sa première version de 1893 (il y en aura cinq au total, de 1893 à 1910), est une des représentations de l’anxiété intense et de la peur existentielle du peintre norvégien, entretenues alors par, sinon induites par son addiction à l’alcool. Peintre de ses émotions, mais aussi de ses démons, il est inspiré par une vision lors d'une promenade avec des amis : 

«  Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d’un coup le ciel devint rouge sang. Je m’arrêtai, fatigué, et m’appuyai sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville — mes amis continuèrent, et j’y restai, tremblant d’anxiété — je sentais un cri infini qui passait à travers l’univers et qui déchirait la nature. »

Le peintre représente un personnage presque momifié, qui se couvre les oreilles. Cherche-t-il à échapper à un cri insoutenable ? Il est à la fois le protagoniste et la victime anonyme d’une scène d’épouvante. Le ciel est rougeoyant et torturé, peut-être inspiré d’un phénomène scientifique bien réel (les cendres déversées dans l’atmosphère par l’irruption d’un volcan en Indonésie, qui aurait eu des répercussions jusqu’au Nord de l’Europe) ?

Edvard Munch, de nature anxieuse, est à cinq ans confronté à la mort de sa mère, et de l’une de ses sœurs alors qu'il a quatorze ans. Il devient sujet à l’ivresse et dépendant à l’alcool. De retour en Norvège, après un séjour muni d’une bourse à Paris en 1885, Munch fréquente la bohème et les milieux anarchistes. Son caractère torturé le pousse à explorer des thèmes morbides. Il souffre de crises hallucinatoires et d’angoisses qui vont nourrir ses toiles. La mort de son père, qu’il apprend lors d’un second séjour à Paris en 1889, le bouleverse à nouveau. La mort continue à le poursuivre : il perd un frère en 1895 et sa sœur entre en hôpital psychiatrique. Ses amours ne sont pas plus heureuses.

En 1908, alors qu'il a quarante-cinq ans, sa santé physique s'est détériorée à un point tel qu'il est hospitalisé. Les médecins le mettent en garde contre les graves conséquences de son alcoolisme, lui conseillant vivement de s'abstenir. Le chemin de la guérison n'est guère facile, mais Munch est déterminé à surmonter sa dépendance. Ses œuvres deviennent sensiblement différentes, reflétant un sentiment d'espoir et de résilience.

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