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Amnon viole sa sœur Tamar et ivre se fait tuer deux ans après par leur frère Absalom

LE MEURTRE D'AMNON PAR ABSALON, Gaspare Traversi, 1752 - Monastero di S. Paolo fuori le Mura, Rome, Italie

LE MEURTRE D'AMNON PAR ABSALON
Gaspare Traversi (1722-1770)
1752
Monastero di S. Paolo fuori le Mura, Rome, Italie

 

 

 

 

Amnon, fils du roi David, est violemment attiré par sa sœur Tamar et en tombe malade de chagrin. Son cousin Jonadab, fils de Chamma, lui-même frère de David, s'aperçoit de son chagrin et lui en demande la raison. Amnon déclare qu'il est amoureux de Tamar. Alors Jonadab lui donne l'idée de se faire passer pour malade afin d'amener son père David à lui rendre visite ; il pourra ainsi demander à David de permettre que sa fille Tamar vienne cuisiner chez lui pour le nourrir. Amnon procède exactement ainsi, le roi accepte et Tamar s'exécute ; elle se rend chez Amnon et confectionne des gâteaux sous ses yeux. Lorsqu'ils sont prêts, Amnon refuse de les manger et ordonne qu'on le laisse seul avec Tamar.

Il lui demande alors d'apporter les gâteaux dans sa chambre. Là, au moment où elle lui présente à manger, Amnon la saisit et lui ordonne de coucher avec lui, puis devant son refus la viole. Amnon ordonne alors à Tamar de se relever et de s'en aller, mais elle refuse car elle souhaite qu'il l'épouse. Amnon demande à son serviteur de l'expulser et de verrouiller la porte derrière elle. Accablée, Tamar se couvre alors le front de cendres et trouve refuge auprès de son frère Absalom. Après avoir appris le viol, celui-ci demande à Tamar de se taire et de ne plus y penser, mais prend secrètement Amnon en haine. Lorsque le roi David apprend à son tour le viol, il entre dans une grande fureur mais ne fait rien. Deux ans après, Absalom fait tuer Amnon ivre par ses serviteurs. 

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Texte biblique : Ancien Testament, Les Livres historiques, 2 Samuel

"Après cela, voici ce qui arriva. Absalom, fils de David, avait une soeur qui était belle et qui s'appelait Tamar; et Amnon, fils de David, l'aima. Amnon était tourmenté jusqu'à se rendre malade à cause de Tamar, sa sœur ; car elle était vierge, et il paraissait difficile à Amnon de faire sur elle la moindre tentative. Amnon avait un ami, nommé Jonadab, fils de Schimea, frère de David, et Jonadab était un homme très habile. Il lui dit : Pourquoi deviens-tu, ainsi chaque matin plus maigre, toi, fils de roi? Ne veux-tu pas me le dire? Amnon lui répondit: J'aime Tamar, soeur d'Absalom, mon frère. Jonadab lui dit : Mets-toi au lit, et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras: Permets à Tamar, ma soeur, de venir pour me donner à manger; qu'elle prépare un mets sous mes yeux, afin que je le voie et que je le prenne de sa main. Amnon se coucha, et fit le malade. Le roi vint le voir, et Amnon dit au roi: Je te prie, que Tamar, ma soeur, vienne faire deux gâteaux sous mes yeux, et que je les mange de sa main. David envoya dire à Tamar dans l'intérieur des appartements: Va dans la maison d'Amnon, ton frère, et prépare-lui un met. Tamar alla dans la maison d'Amnon, son frère, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara devant lui des gâteaux, et les fit cuire ; prenant ensuite la poêle, elle les versa devant lui. Mais Amnon refusa de manger. Il dit : Faites sortir tout le monde. Et tout le monde sortit de chez lui.

 

Alors Amnon dit à Tamar : Apporte le met dans la chambre, et que je le mange de ta main. Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits, et les porta à Amnon, son frère, dans la chambre. Comme elle les lui présentait à manger, il la saisit et lui dit: Viens, couche avec moi, ma soeur. Elle lui répondit: Non, mon frère, ne me déshonore pas, car on n'agit point ainsi en Israël; ne commets pas cette infamie. Où irais-je, moi, avec ma honte? Et toi, tu serais comme l'un des infâmes en Israël. Maintenant, je te prie, parle au roi, et il ne s'opposera pas à ce que je sois à toi. Mais il ne voulut pas l'écouter; il lui fit violence, la déshonora et coucha avec elle. Puis Amnon eut pour elle une forte aversion, plus forte que n'avait été son amour. Et il lui dit : Lève-toi, va-t'en ! Elle lui répondit : N'augmente pas, en me chassant, le mal que tu m'as déjà fait. Il ne voulut pas l'écouter, et appelant le garçon qui le servait, il dit : Qu'on éloigne de moi cette femme et qu'on la mette dehors. Et ferme la porte après elle ! Elle avait une tunique de plusieurs couleurs ; car c'était le vêtement que portaient les filles du roi, aussi longtemps qu'elles étaient vierges. Le serviteur d'Amnon la mit dehors, et ferma la porte après elle. Tamar répandit de la cendre sur sa tête, et déchira sa tunique bigarrée; elle mit la main sur sa tête, et s'en alla en poussant des cris.

 

Absalom, son frère, lui dit: Amnon, ton frère, a-t-il été avec toi ? Maintenant, ma soeur, tais-toi, c'est ton frère ; ne prends pas cette affaire trop à coeur. Et Tamar, désolée, demeura dans la maison d'Absalom, son frère. Le roi David apprit toutes ces choses, et il fut très irrité. Absalom ne parla ni en bien ni en mal avec Amnon ; mais il le prit en haine, parce qu'il avait déshonoré Tamar, sa soeur. Deux ans après, comme Absalom avait les tondeurs à Baal Hatsor, près d'Éphraïm, il invita tous les fils du roi. Absalom alla vers le roi, et dit: Voici, ton serviteur a les tondeurs ; que le roi et ses serviteurs viennent chez ton serviteur. Et le roi dit à Absalom : Non, mon fils, nous n'irons pas tous, de peur que nous ne te soyons à charge. Absalom le pressa ; mais le roi ne voulut point aller, et il le bénit. Absalom dit: Permets du moins à Amnon, mon frère, de venir avec nous. Le roi lui répondit : Pourquoi irait-il chez toi ? Sur les instances d'Absalom, le roi laissa aller avec lui Amnon et tous ses fils. Absalom donna cet ordre à ses serviteurs : Faites attention quand le coeur d'Amnon sera égayé par le vin et que je vous dirai : Frappez Amnon ! Alors tuez-le ; ne craignez point, n'est-ce pas moi qui vous l'ordonne ? Soyez fermes, et montrez du courage ! Les serviteurs d'Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Et tous les fils du roi se levèrent, montèrent chacun sur son mulet, et s'enfuirent" (2Sam XIII, 1-29).

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