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Le vin est le compagnon des Muses et a particulièrement retenu l'attention des peintres

Depuis ses origines les plus lointaines, 6 000 ans av. J-C., dans le Caucase, le vin a toujours occupé une place importante dans les civilisations. Il y a légué un riche patrimoine culturel qui dépasse de loin les arts et traditions populaires de la plupart des musées du vin. Compagnon des Muses, le vin des arts est celui de la littérature, de la musique, des arts décoratifs ou celui des arts plastiques. C’est ainsi que depuis l’Antiquité, le vin a retenu l’attention des peintres. 

 

Dans la peinture, la longue histoire du vin démarre avec des fresques du XVe siècle av. J-C., en Égypte. Ici, dans la tombe de Nebamon, scribe et régisseur de l'épouse royale de Thoumôtsis IV, nous découvrons la scène de vendange d'une vigne en pergola. Les vendanges avaient lieu au tout début de l'été, juste avant la saison des pluies, à la mi-juillet.

Vendange, tombe de Nebamon, Vallée des Nobles, Egypte | Musée Virtuel du Vin : Vin des Arts et Peinture - Vendange, Tombe de Nebamon, Nécropole de Thèbes

VENDANGE, TOMBE DE NEBAMON

18e dynastie, c. 1422-1411 av. J-C - Nécropole de Thèbes, Vallée des Nobles, Egypte 

 

 

L'histoire de l’art est depuis toujours l’histoire de la société. Manet, un des artistes les plus impliqués dans la peinture du vin, aimait à dire que l'art doit refléter la vie. “L'art est l'expression d'une organisation sociale, de la société dans son ensemble, de ses croyances, de l'image qu'elle se fait d'elle-même et du monde” (Georges Duby, Art and Society in the Middle Ages. Polity Press, 2000). Quand la peinture met en scène l’univers du vin, elle n’échappe pas à cette règle. Elle est comme un documentaire, un journal, sur les mythologies, les religions, la vie quotidienne et la vie sociale. Un thème est récurrent, quelles que soient les époques : celui du vin marqueur social.

LE VIN DIVIN ET LE VIN SACRE 

 

Son goût incomparable et l'ivresse qu'il procure font du vin le symbole des plaisirs non seulement terrestres, mais aussi célestes : au banquet, à la table des dieux, bonne chère rime avec volupté de la chair. Le vin ressemble au sang, liquide vital qui symbolise les liens d'hérédité et d'alliance. A ce titre, il est le privilège des divinités comme il est celui des puissants. Boire, partager le "sang de la terre ", permet de s'approprier une part de l'immortalité. D'Osiris au Christ, en passant par Dionysos, le vin est l'emblème des dieux qui renaissent.

L'ENLUMINURE 

 

La peinture sur manuscrit est reine au Moyen-Âge et relève de la même approche thématique. Technique picturale (au même titre que la fresque ou la peinture de chevalet), l'enluminure est exécutée à la main, elle décore ou illustre un texte, généralement un manuscrit. Jusqu'au XIIe siècle les manuscrits sont copiés dans les établissements ecclésiastiques, les abbayes le plus souvent, où ils servent à célébrer le culte et à nourrir la prière et la méditation. A partir du XIIIe, un artisanat et un marché laïcs se développent avec l'essor de l'université et des administrations et l'émergence d'un nouveau public amateur de livres. L'enluminure est riche d'enseignements sur l'histoire du vin au Moyen-Âge et de sa place dans la société.

LE VIN PROFANE 

 

Le vin est le compagnon de tous les instants : longtemps considéré comme un aliment, il reconstitue les malades, réconforte les travailleurs et accompagne les repas en famille. Quant aux cafés, pour nombre de leurs clients, ils sont comme une famille de substitution et une façon de tuer le temps. Le vin est associé à l'amitié, aux rencontres, à l'amour, à la fête. De l’ébriété à l’ivresse, il n’y a qu’un pas que certains artistes n’ont pas hésité à franchir pour la condamner et rappeler qu'elle peut conduire à l’alcoolisme. Si l’histoire du goût est très ancienne, c’est en renouvelant ses critères qu’elle s’affirmera à la fin du XVIIe et au XVIIIe. Le goût n’est plus le privilège des (plus) nantis et il déteint sur la bourgeoisie. Les connaisseurs se grisent de mots pour décrire la couleur, les arômes et le goût du vin.​

LA NATURE MORTE 

 

Nombreux sont les artistes qui ont mis en scène le vin dans leurs natures mortes, poursuivant un objectif symbolique ou simplement décoratif. Et ce dès l'antiquité, comme en témoignent les mosaïques et fresques d'alors en Italie, dans la région du Vésuve. L'histoire de la peinture sur chevalet voit se développer ce nouveau genre dès la fin du XVIe. Il prend tout son essor au XVIIe. Certaines œuvres n'y sont pas exemptes d’informations sur les habitudes alimentaires et les croyances de l’époque.

LE CYCLE DU VIN 

 

Si le cycle du vin, des travaux de la vigne au transport du vin, en passant par sa vinification et son élevage, a été largement représenté dans les miniatures, les enluminures, les vitraux, la sculpture, ... il est peu répandu chez les maîtres de la peinture qui retiennent principalement les vendanges.

LES GRANDS MAÎTRES 

 

Près de 20% des œuvres picturales présentées hors enluminures sont le fait de grands maîtres, certains d’entre eux n'hésitant pas à mettre en scène le vin dès que l’occasion peut s’en présenter. Ainsi Vermeer, sur un total de 35 (ou 37) œuvres, ne propose-t-il pas moins de sept tableaux décrivant chacun à sa façon les méfaits du vin. Grands ou petits maîtres, les peintres nous rappellent que le vin est un témoin irremplaçable de notre histoire sociale et culturelle. Nombreux sont les grands maîtres à avoir illustré le vin, quarante : Giotto, Bellini, Leonard de Vinci, Bosch, Dürer, Michel-Ange, Titien, Lorenzo Lotto, Pontormo, Le Tintoret, Véronèse, Pieter Brueghel l'Ancien, Le Greco, Annibal Carrache, Le Caravage, Rubens, Frans Hals, Nicolas Poussin, Georges de La Tour, Velasquez, Rembrandt, Vermeer, Watteau, Giambattista Tiepolo, Hogarth, Chardin, Goya, Turner, Courbet, Manet, Degas, Monet, Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Henri Matisse, Pablo Picasso, Miro et Bacon.

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